Un jour, quelqu’un verra cette lumière
Il arrive que le silence prenne toute la place, même dans une pièce remplie de bruit. Que le cœur, pourtant battant, semble se recroqueviller dans un coin. Et qu’alors, sans crier gare, une pensée traverse, aussi légère qu’un souffle :« Une solitude qu’aucun bruit ne couvre, celle de ne pas être l’évidence de quelqu’un. » Ce sont des soirs comme celui-là où l’envie d’être attendue quelque part serre la gorge. Pas besoin de grandes démonstrations, non. Juste ce désir simple et profond : être pensée. Être cette personne qu’on cherche du regard, qu’on garde dans un coin du cœur, sans raison, sans attente, juste parce qu’elle est là et que c’est précieux.Il y a en nous ce besoin d’exister pour quelqu’un autrement que dans le silence des “ça va”. On voudrait briller un peu dans les yeux de l’autre. Pas comme une étoile parmi tant d’autres, mais comme un repère. Un foyer. Une présence douce qu’on n’explique pas, mais qu’on ressent. Et pourtant, parfois, tout semble si flou. On se sent au milieu, mais jamais vraiment au centre. On sourit, on donne, on comprend… mais on ne sait plus s’il y a quelqu’un de l’autre côté. Alors on se protège. On apprend à ne plus trop attendre, à rêver moins fort. À tenir debout, seule, même quand tout vacille à l’intérieur. Mais il y a quelque chose que le doute n’efface jamais tout à fait : le cœur continue d’espérer. Il espère en secret. En silence. Avec une pudeur presque douloureuse. Un lien sincère, un regard vrai, une tendresse qui ne juge pas.Et peut-être qu’un jour, sans prévenir, quelqu’un verra cette lumière.Pas celle qu’on affiche, mais celle qu’on garde pour soi. Celle qu’on croyait trop discrète pour être remarquée. Et ce jour-là, tout ce qu’on aura appris à construire seule deviendra la force d’un lien partagé.
Alors, à celles qui se sentent invisibles parfois, à celles qui doutent de leur place dans le cœur des autres, à celles qui ont appris à aimer dans le silence : vous êtes déjà un monde. Et un jour, quelqu’un saura le voir.