Le souffle secret d’une paix volée.

J’ai lu récemment une phrase toute simple, mais qui m’a touchée profondément, comme un poids léger tombant sur le cœur : on a juste oublié qu’on avait le droit d’aller bien.

Cette vérité, aussi vraie soit-elle, résonne comme une prise de conscience douce et lourde à la fois. Pendant longtemps, on s’est habitué à la souffrance, au mal-être. Le bonheur, lui, faisait peur. Quand quelque chose de bien survenait, au lieu de se réjouir, on se sentait mal, presque coupable. Recevoir un compliment, un sourire, un regard tendre, une étreinte, autant de gestes simples qui, pourtant, faisaient naître en nous une angoisse sourde. Le cœur se serre, l’esprit bloque, le corps alerte, comme si cette douceur était un danger. On finit par penser que ça ne nous va pas, que ce n’est pas réaliste, et on doute de notre propre valeur, persuadé qu’on ne mérite pas ce bien. Habitués à la douleur, aux blessures invisibles, parfois à un environnement toxique, on a construit une personne intérieure qu’on tait, pour la protéger. Et paradoxalement, cette habitude douloureuse devient le refuge le plus sûr au quotidien. Même si cela signifie souffrir, être blessé, on s’y accroche. C’est comme si on avait été programmé ainsi, sans jamais se demander pourquoi on mène cette vie. On suit simplement le pas qui nous est imposé.

J’ai souvent pour habitude de terminer mes mots par une phrase légère, comme un souffle apaisant, mais cette fois, rien ne vient. Mes pensées flottent, indécises, et la douleur continue de traverser mon corps, tandis que ce souffle court dans ma poitrine cherche encore un sens qu’il peine à trouver.

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Un jour, quelqu’un verra cette lumière